Nuits d’Ouessant, ce sont toutes ces vigies qui s’éclairent, s’allument, s’éteignent, clignotent, scintillent ou brillent. Ce sont aussi les feux du continent, les feux blancs, rouges, verts, jaunes, oranges ; les feux fixes des maisons, les lueurs de Brest, tout au fond, et les feux de la côte ; les lueurs de la lune et des étoiles ; parfois les feux de quelques bateaux passant au large ou les lumières irréelles du ferry remontant d’Espagne dans le passage du Fromveur, laissant derrière lui son sillage fluorescent… Apparition-disparition, disparition-apparition, dans le balayage du Créac’h (deux éclats blancs toutes les cinq secondes), des hameaux qui parsèment la lande avoisinant le phare : le Niou Huella, Locqueltas, Parluc’hen, le Niou Izella ; les rochers fantômes. Embrasement des ruines de Pern dans le feu rouge de la Jument. Sorties jusqu’à Cadoran, Pen-Arlan…